EXCLUSIF - La moitié (50%) des Québécois croit que les médias traditionnels manipulent l’information qu’ils diffusent
Votre revue de presse matinale
La moitié (50%) des Québécois croit que les médias traditionnels manipulent l’information qu’ils diffusent, une augmentation de 6 points par rapport à 2023, selon un sondage Léger réalisé en septembre 2024 pour le professeur Patrick White de l’École des médias de l’UQAM et dévoilé mercredi matin.
Le sondage s’inscrit dans le cadre d’un colloque annuel de l’UQAM sur l’éducation aux médias et à la désinformation, qui se tient ce mercredi au pavillon Judith-Jasmin.
Le coup de sonde a été réalisé auprès de 1006 Québécois de 18 ans et plus pouvant s’exprimer en français. La marge d’erreur est 3,1%, 19 fois sur 20. La collecte des données a été réalisée du 13 au 15 septembre.
Dans le détail, le sondage Léger montre que la moitié (50%) des Québécois croit qu’il est certainement ou probablement vrai que les médias traditionnels manipulent l’information qu’ils diffusent. C’est une augmentation de 6 points par rapport à 2023.
Cependant, environ la moitié (49%) des Québécois affirment faire confiance aux publications relayant des actualités sur les réseaux sociaux provenant de médias traditionnels, mais pour la plupart (43%), cette confiance est modérée. À l’inverse, 43% affirment leur faire peu ou pas du tout confiance. Ces résultats sont similaires à ce qui avait été observé en 2023 lors du même sondage Léger.
Les résidents de la grande région de Québec sont plus méfiants qu’ailleurs, car ils sont plus nombreux à douter de ces publications (50%) qu’à leur faire confiance (46%).
Quelque 55% des répondants croient que les intelligences artificielles (IA) génératives créeront plus de désinformation, un résultat significativement plus élevé (+6 points) que lors du dernier coup de sonde de septembre 2023. Les francophones (57%), les répondants habitant la région de Québec (62%) et ceux qui ont une scolarité de niveau universitaire (63%) se montrent particulièrement préoccupés par l’impact de ces nouvelles technologies sur l’information.
L’adhésion aux théories et informations invérifiées a connu une augmentation statistiquement significative pour quatre des 10 énoncés testés, depuis septembre 2023.
Plus précisément, sur les énoncés pris individuellement:
▪ La moitié (50%) des Québécois croient qu’il est certainement ou probablement vrai que les médias traditionnels manipulent l’information qu’ils diffusent.
▪ Près du tiers (32%) adhèrent certainement ou probablement au fait que des preuves de contacts extraterrestres sont dissimulées au grand public
▪ Trois Québécois sur dix (29%) pensent qu’il est certainement ou probablement vrai que les gouvernements cachent à la population la réalité sur la nocivité des vaccins, soit une augmentation de 4 points depuis 2023.
▪ Près du quart de la population (23%) conçoit qu’il est certainement ou probablement vrai que l’immigration est organisée délibérément par nos élites politiques, intellectuelles et médiatiques pour aboutir à terme au remplacement de la population canadienne par une population immigrée.
▪ Plus d’un répondant sur cinq (22%) croit qu’il est certainement ou probablement vrai que des technologies permettant le contrôle de la pensée sont utilisées sur les gens à leur insu.
«Ce sondage montre que ce qui nous paraissait déjà inquiétant l’an dernier n’a de toute évidence rien pour nous rassurer davantage cette année avec des hausses sur à peu près toutes les variables mesurées l’an dernier. On peut tout de même se consoler dans le fait que nous sommes passés de 12% à 10% des Québécois qui croient que le féminisme est une stratégie pour permettre aux femmes de contrôler la société », a déclaré Éric Chalifoux, directeur conseil sénior, affaires publiques et communications chez Léger.
«Le portrait n’est pas rassurant pour la suite des choses malheureusement», a déclaré Patrick White, qui est professeur agrégé en journalisme de l’École des médias de l’UQAM.
«Ce sondage montre qu’il reste un travail colossal d’éducation aux médias à faire au Québec pour contrer cette tendance lourde de méfiance envers les médias d’information. Il est envisageable que le blocage des nouvelles par Meta au Canada depuis un an, combiné à la surabondance d’informations et au phénomène d’évitement des nouvelles aient un lien avec cette hausse de 6 points des Québécois qui croient que les médias traditionnels manipulent l’information», a conclu le professeur White.
Pour plus d’informations :
-Éric Chalifoux directeur conseil sénior, affaires publiques et communications, Léger
echalifoux@leger360.com; (514) 982-2464
Continuez votre lecture avec un essai gratuit de 7 jours
Abonnez-vous à Votre infolettre sur les médias pour continuer à lire ce post et obtenir 7 jours d'accès gratuit aux archives complètes des posts.